L’Egypte antique ne cesse de fasciner, même après plusieurs millénaires… Cette civilisation nous a laissé de nombreux témoignages au travers de ses temples, ses pyramides, ses momies mais aussi ses hiéroglyphes. Ces derniers, utilisés au temps des pharaons, représentent une écriture sous forme de dessins abstraits ou figuratifs. Ils étaient particulièrement utilisés, comme le rappelle Helmi Boutros, dans les tombeaux et les temples.

Les hiéroglyphes, une « sculpture sacrée »

Le mot hiéroglyphe vient du grec « hiéros » (sacré) et « glyphein » (graver). Il faut en effet savoir que cette écriture pouvait tout aussi bien être sculptée ou peinte par les hiérodules (venant du grec « doulos » qui signifie esclave).

On peut traduire le mot hiéroglyphe par « sculpture sacrée ». Il est vrai que l’on retrouvait à l’origine cette écriture uniquement sur les murs des temples et sur les tombes. On a par la suite retrouvé des hiéroglyphes sur des planches en bois, des papyrus, des morceaux de calcaire ainsi que des restes de poterie.

Les hiéroglyphes représentent la forme originale de l’écriture qui se distingue par deux formes :

  • l’écriture hiératique, qui est une forme simplifiée des hiéroglyphes. Elle était essentiellement utilisée dans le cadre d’affaires ou de démarches administratives, ainsi que pour des textes littéraires, religieux et scientifiques ;
  • l’écriture démotique ( «populaire» en grec), qui représente l’écriture utilisée au quotidien.

Il est à noter que les hiéroglyphes n’ont été déchiffrés que récemment : c’est un Français, Jean-François Champollion, qui a réussi ce tour de force au cours du XIXe siècle à l’aide de la célèbre pierre de Rosette. Cette dernière comportait le texte d’un décret émis en 196 avant Jésus-Christ à Memphis en Égypte, et ce, en trois écritures : hiéroglyphique, démotique et grecque. Le texte démotique a été décrypté par Thomas Young ce qui a permis à Champollion de découvrir le code du texte hiéroglyphique.

Les caractéristiques des hiéroglyphes

On retrouve les hiéroglyphes dans des colonnes ou des lignes horizontales. Pour pouvoir les lire, il est nécessaire de se fier à l’orientation des figures humaines et animales représentées. Il faut en effet savoir qu’il est possible de lire les hiéroglyphes de droite à gauche mais aussi de gauche à droite ainsi que de haut en bas.

Les différentes découvertes montrent que l’écriture en hiéroglyphes présentait des pouvoirs magiques. C’est d’ailleurs pourquoi elle était utilisée pour inscrire le nom des défunts ainsi que des textes funéraires sur les murs des tombes et les sarcophages. Les croyances veulent en effet que les hiéroglyphes servaient à protéger les défunts et à exaucer les prières aux dieux.

Il faut par ailleurs rappeler que le nom en hiéroglyphes reflétait l’identité de la personne. S’il venait à s’effacer, l’identité de la personne était alors perdue, tout comme sa survie dans l’au-delà…

L’écriture hiéroglyphique  a finalement disparu vers la fin du IVe siècle. L’empereur romain Théodose a condamné à cette époque les temples égyptiens ainsi que les écoles de scribes. L’arabe égyptien a alors remplacé les hiéroglyphes.