Récemment, une enquête a révélé qu’une société spécialisée dans la vente en gros de fruits et légumes a falsifié les documents indiquant l’origine de ses produits. Des produits qui viennent d’Espagne mais que l’entreprise a déclarés comme étant français. Pendant deux ans, plus d’une centaine de tonnes de légumes ont vu leur origine falsifiée. Cheritel nous donne plus de détails à ce sujet.
Une enquête qui a duré plusieurs mois
C’est le parquet de Tarascon qui a lancé l’opération d’enquête. Une enquête qui a duré pendant plusieurs mois et à laquelle a contribué la Direction départementale de la protection des populations des Bouches-du-Rhône, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, la brigade de recherches de la gendarmerie d’Arles, etc.
Ainsi, en mi-juin 2021, la société concernée a eu à faire à une série de perquisitions et de gardes à vue.
Une fraude bien ficelée
Selon les premiers éléments d’enquête, la société retirait les étiquettes des légumes avec le nom « Espagne » et qui était compris dans les colis et les emballages. Ces étiquettes étaient ensuite remplacées par d’autres avec le nom « France ». Le client final n’avait donc aucun moyen de savoir qu’il s’agit en fait de légumes espagnols.
L’enquête a révélé également que les principaux clients de la société sont des enseignes de grande distribution, souhaitant alimenter leurs rayons de fruits et légumes.
Interrogée sur cette affaire, la préfecture des Bouches-du-Rhône a précisé : « l’intérêt à la fraude réside dans les différences de prix et de saisonnalité des fruits et légumes entre les pays producteurs. Par exemple, en juin dernier, le poivron espagnol se négociait sur le marché de gros aux alentours de 2€ /kg alors que le poivron français, dont la récolte débute à peine, s’achète à près de 3€ /kg. La francisation permet ainsi aux fraudeurs de vendre des produits à un prix plus élevé que ce qu’ils coûtent réellement et d’utiliser l’argument du « consommer local » ».