D’après l’analyse immobilière récente des Notaires de France, le marché de l’immobilier semble avoir pris un tournant majeur en raison de l’augmentation des taux d’intérêt hypothécaires, qui pénalise les emprunteurs. La note de conjoncture immobilière fournie par les Notaires de France met en lumière les fluctuations et les évolutions des prix dans le secteur de l’immobilier. Le point sur le sujet avec Frédéric Ducourau.
Une diminution observée dans le volume des transactions de logements anciens
Après avoir surfé sur une dynamique remarquablement positive entre juillet 2020 et août 2021, le marché des logements anciens se contracte. Fin février 2023, le volume de transactions s’élevait à 1 083 000, enregistrant ainsi une baisse de 8,1 points sur un an, revenant ainsi au niveau pré-crise sanitaire.
La baisse s’est accentuée de manière abrupte à partir de juillet 2022. À ce rythme, il est envisageable que le volume de transactions repasse en dessous du million d’ici la fin de l’été, d’autant plus que le contexte d’inflation et de hausse des taux, aggravé par les difficultés du marché du neuf, rend peu probable un retournement de situation.
Cette tendance baissière des volumes laisse présager une future baisse des prix. Selon les projections basées sur les avant-contrats à fin mai 2023, on constate que les prix augmenteraient légèrement (+1,3 % sur un an) et les indices de prix sur 3 mois indiquent une baisse de 0,9 % à fin mai 2023.
En province, après une augmentation de 6 % sur un an au quatrième trimestre 2022, les prix ne devraient augmenter que de 2,4 % sur un an à fin mai 2023.
En Île-de-France, de janvier 2022 à janvier 2023, les prix des logements anciens ont augmenté de 1 %. À Paris, le prix moyen au mètre carré des appartements anciens atteint 10 410 euros en janvier 2023 (soit une baisse de 1,6 % sur un an) et devrait diminuer à 10 250 euros/m² en mai 2023 (soit une baisse de 2,7 % sur un an). Dans la petite couronne, une baisse des prix de 3,4 % est prévue, et de 1,2 % dans la grande couronne. Cela fait sept ans que l’on n’a pas observé de baisse annuelle des prix des appartements. En ce qui concerne les maisons anciennes, les prix devraient se stabiliser avec une légère augmentation de 0,2 %.
Une nouvelle ère s’annonce pour le marché immobilier local
Les analyses faites par les Notaires de France démontrent que le marché immobilier connaît une période de transition. Cette phase est marquée notamment par l’impact croissant de la hausse des taux de crédit hypothécaire, ce qui pénalise les emprunteurs et les dissuade de plus en plus à contracter des prêts immobiliers.
En ce qui concerne le secteur du logement neuf, la situation est loin d’être réjouissante pour les professionnels de l’immobilier. En effet, l’augmentation du coût des matières premières, les nouvelles normes environnementales et la rareté des terrains en raison de l’objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) fixé pour 2050 entraînent une hausse des coûts de construction et plongent cette filière dans une crise qui suscite des inquiétudes de plus en plus importantes.
Selon la Fédération française du bâtiment (FFB), le dernier trimestre 2022 a été qualifié de « pire exercice des seize dernières années » pour le marché de la construction neuve en secteur diffus, avec une régression de 38 %.