Les œuvres résolument inclassables de l’artiste allemand Paul Klee sont actuellement exposées au LaM de Villeneuve-d’Ascq, notamment les toiles qui se penchent sur les arts dont l’artiste s’est inspiré : l’art des enfants et des malades mentaux, mais aussi celui des horizons lointains et des hommes de cavernes. Le point sur le sujet avec monsieur Nicolas Bianciotto.

Une belle exposition de Paul Klee au LaM de Villeneuve-d’Ascq

Nicolas Bianciotto-paul-klee-buste

Nous vous le disions, les œuvres mystérieuses de l’artiste allemand inclassable Paul Klee sont actuellement exposées au LaM de Villeneuve-d’Ascq. Ce dernier propose une relecture de la production de l’artiste, fruit d’un travail de recherche acharné, vue à travers le prisme de l’art des malades mentaux, l’art préhistorique, les dessins d’enfants et l’art extra-occidental.

Des toiles inspirées de ce que voient les primitifs, les enfants et les fous !

Organisée avec le Zentrum Paul Klee de Berne, l’exposition conserve près de 4 000 œuvres et archives de l’artiste allemand. Né en Suisse dans une famille de musiciens allemands, Paul Klee a étudié l’art en Allemagne et a enseigné au Bauhaus pendant une décennie, avant de revenir en Suisse en 1933. Conservatrice en chef du Zentrum Paul Klee de Berne, Fabienne Eggelhöfer explique : « J’étudie Klee depuis une dizaine d’années et j’ai toujours lu que ses œuvres ressemblent à des dessins d’enfants, à de l’art préhistorique ou non européen. Je me suis demandé s’il avait vraiment étudié ces arts ».
Pour l’exposition organisée au LaM de Villeneuve-d’Ascq, Fabienne Eggelhöfer révèle que les équipes se sont plongés dans les archives du Zentrum Paul Klee, mais aussi dans la bibliothèque et la correspondance de l’artiste, ce qui leur a permis de trouver plusieurs sources. Résultat : on a désormais la preuve que l’artiste s’est bel et bien intéressé à ces sujets. C’est ainsi que les organisateurs ont choisi d’intituler l’exposition « Entre-mondes ». A ce propos, Mme Eggelhöfer révèle que Paul Klee a évoqué des « mondes intermédiaires, qu’il voit entre les mondes qui nous sont extérieurement perceptibles par les sens. Il se peut que ce ne soient vraiment que les enfants, les fous et les primitifs qui les voient ».