En mars 2025, l’un des derniers bastions du denim made in Marseille a tiré sa révérence. La marque Kaporal, née en 2004 et jadis symbole d’un streetwear populaire et accessible, est placée en liquidation judiciaire sèche, avec arrêt immédiat de son activité. Aucun sursis, aucun plan de sauvetage, aucun délai pour respirer. Résultat : 280 licenciements et plus de 50 magasins fermés dans tout l’Hexagone. Et derrière la casse sociale, c’est un parc de cellules commerciales idéalement situées qui se retrouve d’un coup sur le marché. Décryptage !

enseigne de mode made in marseille kaporal ferme ses portes

Un parc de magasins idéalement situés, désormais disponibles

Une chose est sûre, Kaporal n’avait pas choisi ses implantations au hasard ! Le réseau, construit depuis 2004, s’était installé au cœur des centres-villes, dans des galeries commerciales performantes, et sur les axes les plus fréquentés de zones urbaines et périurbaines. Autant d’emplacements qui, aujourd’hui, deviennent accessibles, et qui peuvent constituer des tremplins pour tout entrepreneur ou repreneur souhaitant implanter une nouvelle activité dans l’habillement, les services ou la restauration légère.

Le tribunal de commerce de Marseille, en refusant la poursuite d’activité initialement demandée par l’enseigne, a mis fin à toute perspective de plan de continuation. L’entreprise explique dans un communiqué : « Nous avions défendu cette position pour créer les meilleures conditions à un projet de reprise. » En vain. La liquidation a été prononcée sèche, sans délai, avec des conséquences immédiates pour les équipes comme pour les lieux.

Des cellules disponibles, des villes à redynamiser

Des villes comme Marseille, Toulouse, Lyon, Nantes, Lille, Rennes ou encore Clermont-Ferrand sont concernées. Autant de zones de fort trafic commercial, désormais privées d’une enseigne, mais prêtes à accueillir une nouvelle dynamique. Et dans un contexte où les centres-villes souffrent d’un taux record de 14 % de vacance commerciale, chaque local libéré est une chance de réinjecter de la vie, de la nouveauté, et surtout, de l’offre. C’est précisément dans ces moments de bascule que la reprise de fonds de commerce ou de pas-de-porte prend tout son sens comme l’explique le spécialiste Daici International qui recrute en ce moment. Il ne s’agit pas de faire un coup, mais de profiter d’un contexte où les meilleures adresses se libèrent enfin, à des conditions qui peuvent être négociées, aménagées, optimisées.

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Le prêt-à-porter vacille, mais l’immobilier commercial reste un levier stratégique

Depuis deux ans, la mode française traverse une tempête sans précédent. Camaïeu, Kookaï, San Marina, Minelli, Jennyfer, Gap, Pimkie, Comptoir des Cotonniers… et aujourd’hui Kaporal. Toutes ont été confrontées à un modèle économique à bout de souffle, une consommation qui mute, et un environnement concurrentiel numérique toujours plus agressif. Kaporal avait déjà été placée en redressement judiciaire en mars 2023. Un plan de reprise, mené par trois cadres de l’entreprise, avait permis de sauver 78 magasins sur 85, et 395 emplois sur 434. Mais malgré deux années de travail acharné, comme l’indique la direction, « les défis économiques actuels rendent la poursuite de ce travail impossible dans le cadre actuel. »

Cette défaillance brutale ouvre un champ d’action inédit. Car si les enseignes vacillent, les emplacements, eux, restent attractifs. Et dans un marché où l’offre se standardise, les entrepreneurs qui sauront se positionner vite auront une longueur d’avance.