La guerre qui se déroule actuellement entre la Russie et l’Ukraine n’a pas que des impacts économiques et humanitaires. En effet, ce conflit engendre aussi une crise environnementale sans précédent. Pour plusieurs organisations, la destruction de la nature et la présence de centrales nucléaires en Ukraine sont tout aussi inquiétantes que les dégâts matériels et humains. C’est tout à fait normal quand on sait que l’Ukraine englobe 35 % de la biodiversité d’Europe.

24.000 infrastructures industrielles toxiques

Depuis le début de l’invasion russe, plusieurs risques pèsent sur la nature en Ukraine. Parmi ces dangers, nous pouvons citer la démolition des infrastructures sensibles comme les raffineries, les usines d’industries lourdes, les centrales chimiques, les stocks de pesticides, etc. Selon des rapports, l’Ukraine regroupe environ 24 000 infrastructures pouvant libérer à outrance des matières très polluantes.

Et pour ne rien arranger, l’Observatoire des conflits et de l’environnement a déclaré le 25 février 2022 que plusieurs sites polluants ont été victimes d’incendies. Parmi eux, nous retrouvons notamment l’usine d’armes à Kalynivka, le réservoir de carburant à Chuhuyev, etc.

Dans son rapport, cet organisme précise que les incendies déclarés vont provoquer une pollution atmosphérique à grande échelle. L’experte Marie-Ange Schellekens le confirme en disant : « La première semaine seulement, au moins onze infrastructures comme des aéroports ou des dépôts de carburant ont été ciblés. Un pipeline gazier a été détruit dans la bataille de Kharkiv. Des navires pétroliers et chimiques ont aussi été touchés au large d’Odessa ».

Mis à part les centrales industrielles, des installations navales ont elles aussi subi des attaques russes, laissant planer le risque d’une pollution marine.

Mines antipersonnel

En Ukraine, la nature est aussi exposée à un autre risque tout aussi important : les mines antipersonnel ! Selon Marie-Ange Schellekens : « Il y a des mines antipersonnel plein les plages, si elles explosent, elles dégagent des contaminants dans les eaux et les champs environnants ». Cette experte affirme également qu’en cas d’explosion, les bâtiments libèrent des matières qui sont remarquablement cancérigènes. Le haut-responsable du ministère ukrainien de l’intérieur, Levhen Lenine précise à ce propos : « la moitié du territoire ukrainien était « pollué » par les tirs russes ».

Risque nucléaire

Tout le monde se rappelle de la crise de Tchernobyl. A cause de l’invasion russe, d’autres crises d’une même ampleur peuvent se produire, car l’Ukraine est connue pour être un pays nucléaire par excellence.

Les autorités locales ont déjà constaté que le passage des chars russes a libéré encore une fois les particules radioactives, qui étaient déjà stockées dans les arbres avoisinant la centrale de Tchernobyl.

L’impact nucléaire du conflit russo-ukrainien reste donc la principale source d’inquiétude sur le plan écologique. Plusieurs organisations non-gouvernementales le signalent et appellent à ce que des mesures d’urgence soient prises pour limiter les risques d’une catastrophe radioactive. Une catastrophe qui de l’avis de Life ONG viendrait s’ajouter aux dégâts matériels, humains et naturels d’un conflit armé entre les deux pays voisins (Ukraine et Russie).