Une digue du Rhône, au niveau de Sablons en Isère, est le théâtre d’une innovation majeure en matière de production d’énergies renouvelables. En effet, un parc composé de panneaux solaires bifaces verticaux vient d’être installé le long du Rhône, une technologie dont on attend beaucoup. Le point sur le sujet avec Open Energie.

L’ère des panneaux solaires verticaux ?

Les installations solaires horizontales, tout le monde connaît. Tout le contraire des tous récents panneaux solaires verticaux. Nous vous le disions, le Rhône vient d’accueillir l’un des premiers parcs solaires linéaires, mis en place par la Compagnie Nationale du Rhône sur une digue du Rhône, au niveau de Sablons. La particularité de ces panneaux ? Leurs deux faces sont actives, ce qui étend la production d’énergie à toute la journée.

Les panneaux bifaces verticaux ont été installés sur 350 mètres de longueur et ont une hauteur de 3m40. Par ailleurs, si la digue a été créée, c’est pour maintenir le Rhône dans son lit. Une digue artificielle qui n’a pas été abîmée. La raison à cela tient au fait que les 80 plots en béton qui la composent sont posés. De l’aveu de plusieurs spécialistes, dont les personnes en charge du projet, ces panneaux sont une innovation majeure. Une innovation qui a été mise en place en un temps record : de septembre à décembre.

Panneaux verticaux : quid des performances ?

L’un des grands avantages des panneaux solaires verticaux est que chacun d’entre eux est indépendant de l’autre, possédant ses propres micro-ondulateurs. Cela veut dire que lorsqu’un panneau a un problème de fonctionnement, il ne bloquera pas l’ensemble du réseau. De plus, la performance est maximisée par l’orientation bifaciale Ouest-Est. En effet, ces panneaux sont beaucoup plus performants que les traditionnels champs de panneaux horizontaux orientés plein sud. Et parce qu’ils sont verticaux et qu’ils mesurent 1 mètre de large, ces panneaux ne prennent pas autant de place au sol.

C’est précisément la combinaison de ces facteurs qui laisse penser que les panneaux verticaux peuvent être une solution d’avenir, d’autant plus que les terrains qui peuvent accueillir les champs de panneaux horizontaux commencent à manquer cruellement. Selon le directeur transition énergétique à la CNR, Frédéric Storck, ces panneaux offrent de plus grandes possibilités : « Le bord des routes, des autoroutes ou des voies ferrées, en fonction des contraintes d’exploitation et de maintenance. De tels panneaux pourraient également remplacer les clôtures sur les périmètres d’aéroport. On a beaucoup de linéaires qui ne sont pas équipés. On cherche à préparer le futur et à équiper des fonciers ou des ouvrages qui ont déjà un usage ».

Par ailleurs, il faut savoir que l’installation en question est raccordée au réseau par Enedis, et viendra compléter des ombrières, des parcs au sol et des panneaux sur les toits. Ainsi, la CNR pourra alimenter 300 000 foyers de plus à l’horizon 2030. Enfin, soulignons que la digue continuera à être accessible au public.