Cela fait maintenant plusieurs mois que la direction et les salariés du centre de ressources, d’expertise et de performance sportive (CREPS) sont dans la tourmente. En cause, la dégradation des conditions de travail des salariés, allant jusqu’à altérer leur santé psychologique. Le point sur le sujet avec Antonino Mercuri.

Ambiance dégradée dans deux antennes des CREPS

Les CREPS, au nombre de 17, existent depuis plus de 80 ans en France. Au cœur du sport de haut niveau dans l’Hexagone, les centres régionaux d’expertise et de performance sportive mettent à disposition des athlètes de haut niveau des entraîneurs, des installations sportives, et leur proposent des formations aux métiers du sport. A Montpellier, le CREPS dispose de deux antennes (Montpellier et Font-Romeu), dans lesquelles les conditions de travail se seraient grandement dégradées. Une dégradation qui coïncide avec l’arrivée d’un nouveau directeur.

C’est en tout cas ce que révèle un rapport datant de 2020, établi par le médecin de prévention, qui souligne une « augmentation du nombre de situations individuelles signalant une dégradation rapide de leurs conditions de travail, aboutissant au mieux à un mal-être au travail, une démotivation, un départ anticipé en retraite, au pire à une altération variable de leur état de santé psychologique avec arrêt de travail et prise en charge médico-psychologiques ». A ce propos, le porte-parole de Solidaires Jeunesse et Sports, le syndicat qui défend les intérêts des salariés du CREPS, explique que « plusieurs personnes ont été poussées vers la porte. Beaucoup se sont retrouvées isolées et ont subi en silence. Mais ce licenciement, c’est la goutte de trop ».

De son côté, la direction des CREPS de Montpellier réfute l’existence d’un conflit social. Selon le directeur adjoint du CREPS de Montpellier, Antoine Le Bellec : « Il n’y a pas de conflit social chez nous. Il y a des situations de tensions, des situations conflictuelles liées à un ou deux salariés ». Ce dernier estime par ailleurs qu’il s’agit ni plus ni moins d’ « une attaque syndicale assez forte, d’une organisation non-représentative dans l’établissement ».

Une médiation en demi-teinte

Le licenciement qui a causé le mécontentement des salariés est celui dont a fait l’objet un kinésithérapeute / ostéopathe, en poste à Font-Romeu depuis 28 ans. Largement estimé par les sportifs et ses collègues, le kiné en question a fait partie de la délégation française aux JO de Londres en 2012. Selon les dires du porte-parole du syndicat, il aurait été licencié car son profil déplaisait à la direction.  Le salarié licencié a été convoqué à une médiation le 28 mars dernier. Une médiation qui, de l’aveu du syndicaliste, n’en était pas vraiment une : « Quand je suis arrivé pour assister le salarié, il y avait deux avocats qui lui ont proposé un licenciement sans faute. Ce n’était pas vraiment une médiation ! », explique-t’il. Pour sa part, Antoine Le Bellec insiste sur le fait que le principal objectif de la réunion de médiation était bel et bien la concertation, soulignant que la présence des avocats avait pour objet de fournir « une analyse juridique précise ».