Et si la solution au logement cher pour les jeunes et à l’isolement des seniors passait par la cohabitation intergénérationnelle ? C’est le pari audacieux de Drôme Aménagement Habitat et Solidarité Habitats, qui lancent une expérimentation unique dans quatre villes de l’agglomération Valence-Romans. Décryptage !
Un concept gagnant-gagnant pour jeunes et seniors
C’est une première dans les parcs publics de Drôme-Ardèche : les colocations entre seniors et jeunes prennent vie. Ce dispositif, baptisé « Cohabitation intergénérationnelle solidaire », s’appuie sur une réalité sociale frappante. Aurélien Esprit, président de Drôme Aménagement Habitat, explique : « Nous faisons face à deux grands défis : le vieillissement de nos locataires et l’isolement qui en découle, et de l’autre côté, la difficulté des jeunes à se loger à prix raisonnable ».
L’idée est simple, et pleine de bon sens : mettre en relation des seniors occupant des logements surdimensionnés avec des jeunes en quête de chambres abordables. Avec des loyers fixés entre 50 et 70 euros par mois pour les jeunes, l’initiative promet de répondre aux besoins des deux parties. D’un côté, des seniors retrouvent une présence chaleureuse et rompent leur isolement ; de l’autre, des étudiants, apprentis ou jeunes travailleurs trouvent une solution économique et flexible pour se loger.
Monica Fioriello, directrice de Solidarité Habitats, rappelle que cette idée a germé il y a 20 ans, après la canicule de 2003. Aujourd’hui, avec une inflation galopante et un marché immobilier tendu, ce modèle est plus pertinent que jamais. « C’est une réponse adaptée à une société où jeunes et moins jeunes souffrent souvent d’isolement », résume-t-elle.
La colocation, une tendance en plein essor
Au-delà des expérimentations locales comme celle de Drôme Aménagement Habitat, la colocation en général connaît un regain de popularité. En effet, le concept séduit les étudiants et jeunes actifs, mais aussi des profils plus diversifiés, comme les seniors ou même des familles monoparentales. Dans ce contexte, des acteurs privés comme Colocatere, filiale de Finzzle Groupe (voir ici les actualités du groupe sur ClubPatrimoine), participent activement à cette révolution de l’habitat. Vous l’aurez compris, le succès de ces initiatives repose sur leur capacité à créer du lien, et c’est bien ce qu’espèrent les promoteurs de la cohabitation intergénérationnelle en Drôme-Ardèche : que ces échanges enrichissent le quotidien de chacun tout en redonnant du sens à l’habitat !
Une expérimentation qui pourrait faire école
Pour le moment, l’expérimentation se limite à quatre villes, à savoir Valence, Bourg-lès-Valence, Saint-Marcel-lès-Valence et Bourg-de-Péage. Drôme Aménagement Habitat a identifié 118 logements en sous-occupation forte (avec deux chambres ou plus inutilisées) et 626 en sous-occupation légère. Ces chiffres montrent l’ampleur du potentiel de ce dispositif, qui pourrait bien transformer le visage du logement social dans la région. Les premières colocations devraient débuter fin 2024 ou début 2025. Si l’initiative rencontre le succès escompté, l’objectif sera de l’étendre à d’autres communes, notamment Livron-sur-Drôme, où les besoins sont criants.
Par ailleurs, le modèle repose sur un cadre légal clair, permis par la loi Elan de 2018. Le senior reste titulaire du bail, mais il peut sous-louer une chambre à un jeune âgé de moins de 30 ans. Un cadre simple et sécurisé qui ouvre la voie à un déploiement plus large, à condition que l’accompagnement soit à la hauteur.
Sources :
https://www.radiofrance.fr/francebleu/podcasts/l-info-en-plus/un-bailleur-social-dromois-lance-des-colocs-intergenerationnelles-9822129
https://www.peuple-libre.fr/actualite-15866-drome-valence-habitat-un-dispositif-pour-favoriser-la-cohabitation-entre-jeunes-et-seniors
https://echo-drome-ardeche.com/drome-dah-signe-avec-solidarite-habitats/