Accueil Sports Athlétisme : les Bleus se font rares dans les grands meetings

Ça devient une habitude : les Bleus se font de plus en plus rares dans les grands meetings d’athlétisme. Dernier exemple en date, la première Ligue de diamant de la saison à Doha, où seul Wilfried Happio représentait l’Hexagone. Il faut dire qu’avec les rankings, il n’est pas vraiment évident d’engager les Bleus dans les grosses rencontres… Plus d’infos dans la suite !

Un Français à Doha…

Il a dû se sentir bien seul… A Doha, Wilfried Happio était le seul Français à participer à la Ligue de diamant, la première de la saison. C’est le cas de le dire, l’athlétisme français est aujourd’hui à la croisée des chemins : malgré quelques efforts individuels, la présence française dans ce type de compétitions internationales hautement compétitives diminue.

En cause : le calendrier des Bleus et le rythme inflexible de préparation semblent rarement alignés sur des compétitions aussi précoces. Mais encore, cette situation met en lumière une réalité préoccupante : la plupart des athlètes français peinent à se qualifier pour les meetings internationaux, comme l’a d’ailleurs souligné Jacky Delapierre, organisateur de Lausanne : « certains organisateurs constituent leur plateau essentiellement en fonction du ranking ».

Le ranking, un système de classement par points inspiré de l’ATP, devient LE critère déterminant pour les sélections aux championnats du monde et aux Jeux Olympiques. Cela crée un cercle vicieux pour les athlètes français : un mauvais classement signifie moins d’invitations aux épreuves qui rapportent le plus de points, réduisant ainsi les opportunités de progresser dans le classement et de participer à des meetings importants.

Romain Barras, responsable du haut niveau à la Fédération Française d’Athlétisme (FFA), est conscient de cette problématique. Pour lui, le système actuel de ranking « n’est pas équitable », favorisant principalement « les grandes nations, les gros groupes d’entraînement ou les gros agents ». Le constat est certes amer, mais c’est une réalité à laquelle l’athlétisme français doit faire face. Il subsiste toutefois quelques lueurs d’espoir. Le meeting de Lausanne, qui aura lieu juste avant les sélections américaines et jamaïquaines, offrira une belle opportunité aux athlètes français de démontrer leur valeur. La résilience de l’athlétisme français sera mise à l’épreuve, mais c’est précisément dans ces moments que de nouveaux héros émergent. Et peut-être que Wilfried Happio, en portant seul le drapeau français à Doha, pourrait être l’inspiration dont ses compatriotes ont tant besoin.

L’athlétisme français se tourne vers l’intelligence artificielle pour booster ses performances

Afin de contrer la faible présence française sur la scène athlétique internationale, une stratégie ambitieuse a été mise en place, visant à renforcer les compétitions nationales et à tirer parti d’un solide circuit hivernal. Cette stratégie comprend également l’ouverture du meeting de la Ligue de diamant de Paris aux athlètes français, une décision qui a vu la participation de quarante et un concurrents tricolores l’année précédente.

Pour cela, Romain Barras s’est tourné vers l’intelligence artificielle, notamment en chargeant Sébastien Homo, ancien perchiste, de développer deux algorithmes pour aider les athlètes et leurs entraîneurs à optimiser le choix de leurs compétitions. Le premier, opérationnel prochainement, permettra d’identifier les compétitions pertinentes en un clic. Le second prévoit des projections de classements pour des dates futures, offrant aux athlètes une visibilité sur leur positionnement lors des sélections pour les Mondiaux ou les Jeux.